Ses modèles (le plus souvent lui-même ou des membres de sa famille) sont photographiés en grand format, de face, en plan serré. La photographie, une fois divisée en carrés égaux, est ensuite reproduite case après case afin d’obtenir des peintures grand format d’une précision et d’un réalisme remarquables. L’effet produit est étonnant, les peintures étant semblables à certaines photographies.
Chaque détail du visage, cheveux, peaux, regards, sont d’une précision mécanique, l’artiste reproduisant également le flou originel de la prise de vue. Ne travaillant qu’avec des appareils grands formats, Close réalise des images d’une incroyable netteté, mais qui sont également dotées d’une profondeur de champ propre à chaque appareil.
C’est précisément cette profondeur de champ qui crée cette étrange confusion, provoquant un sentiment de doute chez le spectateur. En reproduisant ce flou dans ses tableaux, Chuck Close rapproche un peu plus ces deux arts de la représentation que sont la peinture et la photographie, souvent antagonistes et pourtant si proches dans son œuvre.
La galerie Xippas (superbe !) expose en ce moment un ensemble de polaroïds réalisés par Close depuis 1985, ainsi que de nombreux autoportraits et des portraits d’amis artistes. L’occasion de découvrir la base du travail de ce peintre pour qui la photographie joue un rôle primordial.